Les arguments ne manquent pas…
1) Impact sur les paysages
- Les éoliennes défigurent les paysages français. Ce sujet se passe de commentaire. Les éoliennes implantées en France peuvent atteindre une hauteur de 220-250 mètres en bout de pale (cas du projet du Haut-Armançon, dans l’Yonne), à comparer aux 300 mètres de la Tour Eiffel.
2) Bruit
- Le bruit audible au pied d’une éolienne est celui d’un marché animé. A 500 mètres, distance à laquelle les premières maisons peuvent se trouver, le bruit audible est d’à peu près 35 décibels, c’est-à-dire celui d’une conversation à voix basse. Cette information provient d’organismes gouvernementaux comme l’ADEME (source) et d’énergéticiens comme ENGIE (source). Mais qui a envie d’entendre en permanence le bruit d’une conversation à voix basse ? La gêne peut être particulièrement sensible en milieu rural, habituellement calme, comme le souligne le CEREMA (source), autre organisme gouvernemental.
- Appréhender la réalité du bruit engendré par le fonctionnement des éoliennes est une question complexe.
Le protocole de mesure de l’impact acoustique du ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires (version PDF du 20 juin 2023) est une illustration parlante de cette complexité et de l’absence de transparence envers les populations.
Le cadre réglementaire depuis 2011, modifié à plusieurs reprises, a été construit avec les normes élaborées par les énergéticiens eux-mêmes.
L’information de l’ADEME, à savoir un bruit d’environ 35 décibels (A) à 500m du parc lors du fonctionnement est une moyenne, à un temps t, dans des conditions particulières et avec des choix de méthodes de mesure. Ce n’est pas une valeur absolue.
En effet, le bruit généré varie en fonction de plusieurs paramètres – direction du vent, force du vent, environnement du site (présence d’arbres, de haies, relief…) et des choix de méthodes de calculs statistiques et du moment de la mesure par rapport au fonctionnement.
« Dans les faits, le niveau acoustique d’une éolienne récente se situe entre 103 et 107 dB à 10 m de hauteur avec une vitesse de vent de 9m/s » (source)
« Les brochures techniques établies par les constructeurs indiquent que le bruit émis en pleine puissance par les éoliennes est de 104 à 108 dB. Les pales et les mats gigantesques des nouveaux modèles diffusent plus loin encore les émissions sonores et les basses fréquences. » (PDF « Pour y voir plus clair sur l’éolien », 23 questions réponses, Vent de colère, juillet 2021)
Ce seuil de 35 décibels est une dispense de respecter le code de la santé publique qui fixe à 30 dB(A) le seuil à partir duquel l’infraction d’une émergence sonore excessive peut être caractérisée.
La réalité des nuisances de l’éolien pour la santé est décrite dans l’avis de l’Académie de Médecine du 9 mai 20217 (PDF) : l’éolien affecte la qualité de vie d’une partie des riverains.
Par ailleurs, il est important de préciser qu’en matière d’éolien, « l’effet masque » a pour conséquence que, dès lors que les émergences sonores des machines dépassent 10 dB, leur bruit s’impose et domine alors tout l’espace sonore. - Par ailleurs, toujours selon le CEREMA (source), « lorsque les pales des éoliennes sont en fonctionnement, des phénomènes de « modulation d’amplitude » peuvent aussi se produire et être à l’origine d’une gêne. Ces modulations se traduisent par des fluctuations du niveau sonore au cours du temps (de l’ordre de la seconde), dont l’origine n’est pas encore clairement établie. Plusieurs pistes d’explication sont avancées et font l’objet de recherches. »
- Le 8 mars 2024, le Conseil d’État a relevé que les arrêtés ministériels de mesure du bruit n’ont pas fait l’objet d’une évaluation environnementale ce qui constitue une violation de la loi. Il a également souligné que les décisions d’approbation du protocole acoustique n’ont pas été soumises à la participation du public, enfreignant ainsi les principes de participation et de transparence. Cette décision fait suite à de nombreuses plaintes de riverains de champs d’éoliennes sur la nuisance sonore. (décision du Conseil d’État)
3) Émissions de CO2
- Quand on regarde les émissions de CO2 pour l’ensemble du cycle de vie des différentes sources d’électricité (extraction et transport des matières premières, fabrication des matériaux, construction, fonctionnement, démantèlement, stockage des déchets) en grammes d’équivalent CO2 par kWh produit, il apparaît que l’éolien n’est pas si décarboné qu’on pourrait le croire :
– nucléaire : 3,7 gCO2/kWh
– éolien terrestre : 14,1 gCO2/kWh
– photovoltaïque : 43,9 gCO2/kWh
Source : base Empreinte de l’ADEME (données de janvier 2024)
4) Le bilan CO2 réel de l’éolien est en fait très mauvais, en raison de l’usage du gaz comme complément pilotable
- L’éolien est une source d’énergie intermittente. En effet, le vent fluctue, et n’est souvent pas assez puissant pour que les éoliennes produisent assez d’électricité. Selon le bilan 2022 de RTE, le facteur de charge (ou facteur de capacité) de l’éolien terrestre est de 21,6 %. Cela signifie que l’électricité effectivement produite par les éoliennes terrestres pendant l’année n’est que de 21,6 % de ce qu’elles auraient pu produire si elles avaient tourné à plein régime tout le temps.
- C’est encore pire quand on ne regarde que les heures de pointe. Il s’agit alors d’examiner le crédit de capacité qui correspond à la puissance disponible en heure de pointe (plus précisément la puissance ferme, appelable à volonté, que peut remplacer une installation renouvelable nouvelle sans risque de défaillance du réseau). Le chiffre est de 10 % seulement pour l’éolien (source 1, 2, 3) contre 95 % pour le nucléaire (source). C’est assez logique, car le pic de production des éoliennes, correspondant au maximum de vent sur la journée, se situe vers 2 heures du matin, à un moment où la consommation électrique des foyers français est au plus bas.
- Donc, si on veut utiliser des éoliennes « en base » pour produire l’électricité des Français, il est indispensable de pouvoir compléter lorsque c’est nécessaire par une source d’électricité facilement pilotable et disponible, en clair, en France : des centrales à gaz ! C’est pour cela que les industriels du gaz soutiennent autant l’éolien.
- En fait, un développement modeste des éoliennes en France est utile pour se passer d’une partie des centrales à gaz. Mais un développement fort des éoliennes et leur inclusion dans la « base » du système électrique (celle nécessaire pour fournir les hôpitaux, mais en fait l’ensemble des foyers, y compris en heure de pointe) va nécessiter de construire de nouvelles centrales à gaz pour remplacer les éoliennes quand elles ne tournent pas. C’est aberrant d’un point de vue écologique (une page pour approfondir).
- Cerise sur le gâteau (amer) : l’usage des centrales à gaz en complément des éoliennes induit des démarrages et arrêts fréquents qui impactent leur durée de vie et augmentent leurs émissions de gaz à effet de serre (source).
- Enfin, certains avancent l’idée qu’il y a « toujours du vent quelque part », et qu’une éolienne arrêtée ici peut être compensée par une éolienne tournant ailleurs (phénomène de « foisonnement »). C’est faux en Europe et en France (source 1, 2). Ceci est dû au fait que les grands phénomènes météorologiques, anticyclones s’accompagnant de vents très faibles pendant parfois plus d’une semaine, et dépressions accompagnées de vents forts, sont largement synchrones à l’échelle de l’Europe entière.
5) Nature et biodiversité
- Les éoliennes nuisent à la biodiversité et aux animaux sauvages. L’installation d’éoliennes a un impact sur les oiseaux et les chauve-souris. Selon la Ligue protectrice des oiseaux (LPO), le nombre d’oiseaux tués varient selon les parcs d’éoliennes entre 0,3 et 18,3 oiseaux tués par an et par éolienne (rapport de 2017). Les facteurs déterminants sont la proximité avec les zones de protection spéciales (ZPS, qui font partie du réseau Natura 2000) et la sensibilité des migrateurs nocturnes à la présence d’éoliennes. Ces dernières sont problématiques dans les couloirs de migration, et plus encore à proximité d’espaces de halte de migration (article de Géo).
- Une éolienne, c’est 1000-1500 tonnes de béton dans le sol. Quel impact sur l’écoulement des eaux de surface ou à proximité de la surface ? Les études environnementales sont censées y répondre. Mais ne seront-elles pas bâclées dans le contexte de l’accélération des procédures explicitement souhaitée par le gouvernement au travers de la loi APER ?
- En comparaison d’autres sources d’électricité, l’éolien est très consommateur de métaux rares ou critiques (entre autres pour les aimants servant à produire l’électricité), alors que ces derniers se trouvent en quantité limitée et vont venir à manquer (source 1, source 2)
- Les éoliennes terrestres présentent une ossature en balsa, un bois exotique léger et résistant, mais qui provient de forêts intertropicales, où sa production participe de la déforestation, en particulier en Amazonie (sources : The Economist et les références précises utilisées par cette pétition)
- Notre territoire revêt un intérêt écologique, comme en témoigne la présence de Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF)… mais certaines zones potentielles d’éoliennes sont situées sur ces ZNIEFF. La carte ci-dessous, issue du portail officiel de l’État le démontre, avec les zones potentielles d’éoliennes (plus de 500 mètres des habitations) en violet et les ZNIEFF en vert :
6) Coût
- L’éolien est une source d’électricité plutôt chère quand on regarde le coût de production :
– nucléaire (parc existant) : environ 41 €/MWh
– solaire : entre 42 et 161 €/MWh (selon la taille de la toiture)
– éolien terrestre : environ 57 €/MWh
Source : rapport complet de RTE « Futurs énergétiques 2050 », p.577 - Une autre façon de voir le sujet est de regarder le coût vu d’EDF :
– les coûts de production du nucléaire ont été récemment réévalués par la CRE à 60 €/MWh (rapport, éléments de contexte)
– le prix de rachat de l’électricité éolienne par EDF s’établir entre 72 et 82 €/MWh (source) - Ce surcoût ne serait pas un problème en soi si les éoliennes ne cumulaient pas par ailleurs de nombreux désavantages.
- L’empressement dont font preuve les opérateurs privés pour installer des éoliennes sur le territoire sont un indice que tout cela profite majoritairement à des intérêts privés, et pas à l’intérêt général.
7) Efficacité
- L’éolien est une source d’électricité peu efficace.
Une notion utile est le taux de retour énergétique (TRE), qui est le ratio entre l’énergie produite (par une éolienne, un panneau photovoltaïque, une centrale nucléaire, etc…) et l’énergie consommée au préalable pour produire cette énergie.
En anglais : energy returned on energy invested (EROI)
Comparaison des différentes sources d’électricité :
– nucléaire : 50 (source énergie très efficace)
– éolien : 5 si stockage, 10 sans stockage
– solaire : 5 (avec stockage)
Source : Un monde sans fin de Blain et Jancovici, p.161 ; voir aussi ces explications et l’étude citée dans cet article
8) Impact sur l’économie locale et l’emploi
- La présence d’éoliennes fait baisser de manière sévère l’immobilier (jusqu’à -30% selon les professionnels : source 1, source 2, source 3), nuit au tourisme, au cyclotourisme, aux randonnées pédestres, à la location de gîtes et de chambres d’hôtes, et affaiblit par conséquent les compléments de revenus ou de retraite.
- Il est illusoire de penser que les éoliennes vont créer des emplois durables locaux. Les fabricants d’éoliennes sont très majoritairement étrangers. L’exploitation et le suivi se font électroniquement à distance. La maintenance est effectuée par des équipes dédiées qui se déplacent si besoin, et ne vivent pas sur le territoire.
9) Impact sur la santé
- Les éoliennes produisent :
– des nuisances lumineuses : selon le moment de la journée et l’orientation du dispositif, elles peuvent masquer périodiquement le soleil pendant une fraction de seconde, ou générer des flashs lumineux en renvoyant les rayons du soleil ; cet effet stroboscopique est susceptible d’affecter les animaux et les humains ;
– des infrasons, c’est-à-dire des ondes sonores non audibles par les humains, mais néanmoins perçues par notre corps, et également par les animaux (cf. Wikipedia) ; et ceci en plus du bruit audible précédemment évoqué.
Comme l’indiquent les autorités de santé fédérales belges (source), « les infrasons et les bruits de basse fréquence peuvent provoquer de la gêne, même lorsqu’ils sont inaudibles. Cela s’explique par la sensibilité de certaines cellules nerveuses auditives, les cellules cillées extérieures, à ce type de vibrations acoustiques. Des niveaux inaudibles d’infrasons et de bruits de basse fréquence peuvent alors être perçus comme une pression dans les oreilles
L’impossibilité d’identifier ou de localiser la source d’un bourdonnement de basse fréquence peut aussi contribuer à une sensation d’inconfort. Cela est dû au fait qu’un bruit de basse fréquence peut porter plus loin qu’un bruit de fréquence plus élevée. La source sonore est alors difficile à identifier : on n’entend plus que le bruit de basse fréquence et on n’est parfois incapable de déterminer si le bruit perçu est provoqué par un train, un camion ou une installation technique. De même, la direction d’où vient un bruit de basse fréquence est difficile à déterminer, parce que la différence de perception entre les oreilles droite et gauche est difficile à établir. »
– des champs électriques et électromagnétiques ;
– des courants électriques « vagabonds » dans le sol. - Cela présente-t-il un risque pour la santé ?
Des cas troublants ont été recensés (migraines et mal de ventre chez les humains, apathie et refus de s’alimenter chez les animaux…) (cf. Le prix du vent : des éoliennes, des bêtes et des hommes, édition du Rocher). Les rares enquêtes par les services de l’État n’ont pas pu établir un lien de causalité formel avec la présence d’éoliennes à proximité.
Mais, pour analyser ces phénomènes, il faudrait faire de véritables études épidémiologiques, ce que l’Académie de médecine préconisait dans son avis de 2006, puis de 2017.
D’ailleurs, l’Académie de médecine demandait également en 2006 à ce que, par précaution, les éoliennes soient implantées à plus de 1,5 km des habitations. L’État a choisi une distance plus courte : 500 mètres.
Le temps a passé et les éoliennes sont maintenant plus hautes, avec possiblement plus d’impact. Il semblerait logique que la distance minimale d’implantation soit désormais proportionnelle à la hauteur des éoliennes. C’est le choix fait par la Bavière (source) et la Pologne, qui fixent cette distance minimale à dix fois la hauteur des engins (donc 2 km, par exemple, pour une hauteur de 200 m). - En 2021, la Cour d’appel de Toulouse reconnait que des éoliennes installées près d’une habitation dans un village du Tarn sont nocives pour la santé. La Cour reconnait ainsi la réalité d’un syndrome des éoliennes, entraînant une altération de l’état de santé. L’exploitant a été condamné à indemniser les riverains à hauteur de 128 000 euros. (décision de la Cour ; articles de presse : France Bleu, Le Figaro)
10) Démantèlement
- L’obligation de démanteler revient à l’exploitant privé qui loue la parcelle agricole pour implanter l’éolienne. Mais, en fin de vie de l’éolienne, qu’adviendra-t-il concrètement si l’exploitant privé de l’éolienne a fait faillite (ou a « organisé » sa faillite), ou bien est installé au bout du monde (suite à des reventes en cascade du contrat) et ne répond tout simplement plus au téléphone ? Il reviendra dans ce cas à l’agriculteur, propriétaire du terrain, de démanteler et dépolluer, opérations dont le coût est exorbitant. N’est-ce pas pour se garder une telle porte de sortie que les exploitants privés d’éolienne préfèrent en général louer les parcelles plutôt que simplement les acheter, alors que cette dernière option leur reviendrait bien moins cher ?
Nous ne sommes pas une terre de vent
Envisager l’éolien est d’autant plus étonnant que la vitesse du vent est très moyenne dans notre vallée, et le Nord du Tarn en général, comme le prouve cette carte officielle de l’État :
Par ailleurs, notre territoire ne manque pas de contraintes liées à l’aéronautique
A la fois un réseau très basse altitude militaire (bande transversale) sur Salles et Saint-Marcel-Campes et des radars (cercles en bas à gauche) visibles sur la carte ci-dessous issue du portail cartographique officiel de l’État. Ceci est de nature à limiter la puissance des éoliennes, et donc réduire leur efficacité et leur éventuel intérêt.
Un gain en trompe-l’œil pour les collectivités
Certes les communes toucheront des revenus pour l’exploitation des éoliennes installées sur leur territoire (taxe sur la production énergétique). Mais ces revenus seront vites annulés par :
– une réduction de la dotation globale de fonctionnement de l’État accordée à la commune
– la baisse de la valeur immobilière (ou l’impossibilité de vendre les propriétés proches des éoliennes), se traduisant par des pertes de droits de mutation
– la baisse de la valeur immobilière des biens, se traduisant également par une baisse de la taxe foncière
– le déclassement des gites et chambres d’hôtes, se traduisant par une perte de taxes de séjour.
Cf. communiqué de Vent des Maires du 4 décembre 2023
Des alternatives à l’éolien existent…
- Photovoltaïque de toiture pour les maisons, les bâtiments agricoles, …
- Photovoltaïque dans des friches
- Agrivoltaïsme à distance raisonnable des maisons et limité en superficie
- Isolation correcte des bâtiments
- Réduction des consommations